
Vernissage
Vendredi 14 Novembre 2025
Une proposition de Michel Poivert et Évelyne Cohen
Avec les artistes : Sylvie Bonnot, Véronique Bourgoin, Arina Essipowitsch, Yanis Houssen, Sara Imloul, Marie Hazard, Laurent Lafolie, Hanako Murakami, Raphaëlle Peria, Catherine Poncin, Mathieu Roquigny, Laure Tiberghien et Dune Varela.
NEO-ANALOG
La photographie après l’image
À partir des travaux de treize artistes contemporains, l’exposition NEO-ANALOG se présente comme le manifeste d’un courant international qui marque l’une des étapes les plus récentes de la photographie contemporaine.
Depuis les années 2010, certains photographes inscrits dans le champ de l’art contemporain se détournent de la création d’image pour explorer la matérialité de la photographie. Les fondamentaux – lumière, temps, substances photosensibles, tangibilité des supports, etc. – se présentent comme un vocabulaire alternatif au regard des technologies avancées. Propositions « contre-culturelles », parce qu’étrangères au mainstream des images des médias, les photographies affirment les potentialités de l’analogique, soit toute expérimentation en prise direct – en contact – avec le réel. Il n’est plus question de « regard sur », mais d’activation de processus où la physique et la chimie des matériaux déploient de nouveaux possibles.
Souvent inscrits dans une forte sensibilité écosophique, les photographes néo-analogues militent aussi pour des pratiques explorant la nature aux côtés des savants, et visent une poésie de l’anthropocène : dans un monde abîmé, la photographie ne sert plus seulement à voir, mais à ressentir et comprendre. L’analogique n’est plus alors une question technique, mais un changement de paradigme culturel : la mise en contact du photographe avec le monde passe par la reconnaissance des valeurs de l’expérience. Dévaluée depuis le développement des médias, l’expérience revient en force à travers la culture analogique et constitue un équilibre avec nos existences numériques. La photographie néo-analogue revisite l’histoire du médium en réactivant ses procédés. Elle invente de nouvelles situations techniques, elle échappe à sa condition d’image : entre installation, sculpture, gravure, peinture ou vidéo, la photographie s’est élargie en régénérant les fondamentaux de son médium.
La révolution numérique semblait avoir condamné la photographie à devenir une image comme les autres. Une génération plus tard, elle s’est réinventée en affirmant des valeurs que l’on trouve dans nombre d’autres domaines, comme la musique, les jeux, le film ou bien encore l’urbanisme. Le néo-analogue institue une culture matérielle et philosophique qui permet de restaurer l’idée de réel dans un contexte de crise de la vérité.
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